J\'écris, donc je danse

J\'écris, donc je  danse

Aminata Sanou, une danseuse en pleine percée

23, l’âge de cette danseuse de Bobo-Dioulasso, qui est indiscutablement l’une des danseuses très en vu aujourd’hui au Burkina Faso. Taille moyenne, teint basané, dreadlocks plutôt soigné, regard vif, faciès orné de quelques piercings, Ami-comme aime à l’appeler ses proches- essaye, non sans succès, depuis cinq ans de mettre son corps au service d’un art en pleine montée dans son pays.

Issue d’une lignée de griot, danseuse traditionnelle et moderne dans un premier temps, Aminata Sanou rejoint en 2005, un atelier de danse contemporaine animé par Salia Sanou et Seydou Boro à Bobo. Très rapidement, elle embraye sur plusieurs projets chorégraphiques. « Engagement au féminin » de la compagnie Auguste et Bienvenu, « Instinct against violence », une autre initiative féminine qui a lieu  en Allemagne l’année dernière, « Signes et sens » -une chorégraphie collective entre danseurs et chorégraphes burkinabés, français, nigérien, marocain- où elle a été interprète, etc.

Jouissant de la montée de l’art de la danse au Burkina et en l’absence de heurts majeurs, la ligne de la carrière de Aminata commence par se former. Elle a été accueillie cette année, trois mois durant au Centre national de la danse (Cnd) à Paris et ambitionne de s’affirmer avec sa toute première pièce, « Une autre » dont les premières esquisses ont été présentées au cours du « plateau des découvertes » au deuxième jour de ces 8ème Dialogue de Corps. Une chorégraphie engagée où elle danse seule, les conditions déplorables de la femme africaine.

Aminata a également dansé dans « Anhumanus », la dernière pièce de son grand frère Aguibou Sanou de la compagnie Tamadia. Pièce qui a concouru aux dernières rencontres « Danse l’Afrique danse » à Bamako. Très marquée par le fait qu’aucune femme n’était de la compétition de Bamako en catégorie solo, Aminata nourrit un seul rêve, voire une rage. Être de la compétition, en solo en 2012. Et elle a en ce sens candidaté pour « Visas pour la création », un programme de Culturefrance destiné à des artistes africains, résidant en Afrique et qui souhaitent développer un projet de création en France ou dans un autre pays d’Afrique. On ne peut que lui dire « merde ! » pour ne pas dire bon succès !

Dieudonné Korolakina

 



17/12/2010
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