J\'écris, donc je danse

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Danse l'Afrique danse 2010 : les Congolais sont entrés dans la danse à Bamako

Danse l'Afrique danse 2010 : les Congolais sont entrés dans la danse à Bamako

Dix pièces collectives et dix solos sont en compétition pour la première place à la faveur de cette 8e édition de la biennale Danse l'Afrique danse. Parmi lesquelles, la compagnie Bô zu dia katiopa de Boris Ganga Bouetoumoussa, et le solo de Prince Detmer Nzaba, qui se sont produits hier soir, le 1er novembre, à Bamako. 

La compétition, qui a débuté le 31 octobre, fait découvrir le potentiel de la création de la danse contemporaine congolaise. Les représentations congolaises sont très attendues en raison de ce que le Congo est l'unique des seize pays présents à Bamako. Notre pays figure d'ailleurs sur la liste des pays qui souhaitent accueillir la 9e biennale en 2012.  

Quatre des groupes congolais sont retenus sur les vingt compagnies et solos de cette édition. Le public est resté jusque tard dans la nuit pour découvrir l'émergence du génie créateur congolais en la matière. Le jury décidera le 4 novembre. Ainsi le public a assisté, dans l'après-midi, à la prestation du jeune Prince Detmer Nzaba dont la pièce est intitulée « Pénombre ». Cette pièce est en réalité l'expression d'un refuge, propre à mettre en jeu la dualité entre le jour et la nuit, entre l'homme et son nombre, entre le corps et l'esprit, bref, entre la vie et son environnement. 

Pour convaincre, les acteurs utilisent des accessoires symboliques, comme des feuilles étalées au sol, tombées de l'arbre de la connaissance, et une calebasse remplie d'une pâte blanche dont Prince Detmer Nzaba se recouvre au terme de son solo marqué par la puissance et la retenue des gestes, l'osmose parfaite entre le corps en mouvement et l'espace qu'il déploie, déroule ou absorbe.  

Un peu plus tard dans la soirée, au grand palais de la culture de Bamako, Boris Ganga Bouetoumoussa et sa compagnie sont montés sur scène. Leur pièce collective s'intitule « Port du casque obligatoire », sous-titrée « l'Afrique en chantier ». Elle évoque à la fois la reconstruction intérieure d'une communauté démembrée par les guerres, et la roche des Cataractes de Brazzaville, brisée en caillasse avant de prendre une direction où s'effectue un chantier. En fond sonore, le public entend le timbre vocal aigu du Congolais Dieudonné Niangouna lisant des extraits de son texte Les murs sont gris. Cinq danseurs passent insensiblement de gestes quotidiens à des parcours de danses faits de bonds, chutes et marches à genoux, dans une partition éclatée où chacun suit sa trajectoire, se fige et recommence. Une écriture chorégraphique dynamique dans toutes ses dimensions que Boris Ganga nomme le Bô, à la fois une grande attention à l'écoute de soi et une déconstruction des mouvements traditionnels. Les Congolais ont séduit les spectateurs. 

Le public attend ce soir d'autres artistes congolais. Tout d'abord au Centre culturel français de Bamako, Pierre Arnold Mahoukou en solo dans la pièce « Fond fou ». Et Florent Mahoukou, son frère ainé, avec sa compagnie Studio Maho pour la pièce collective « On the steps ».  

 

Envoyé spécial à Bamako, Jean Dany Ebouélé



04/01/2011
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