J\'écris, donc je danse

J\'écris, donc je  danse

L’Afrique danse à Bamakov

 

 

Bamako est en fête. Depuis le 29 octobre, la capitale malienne reçoit Danse L’Afrique Danse, Biennale de danse contemporaine consacrée à l’Afrique, aujourd’hui à sa 8ème édition.

« C’est la première fois qu’un Etat hôte s’engage autant dans l’organisation de la Biennale », répète fièrement Kettly Noël dès qu’elle a un micro à la main. La dame, grande prêtresse de la danse contemporaine au Mali est à la tête de Donko Seko, structure indépendante pionnière dans la promotion de cette forme d’expression artistique, en plein essor dans toute l’Afrique. Bernardo Montet, danseur, chorégraphes et directeur marquant du Centre National Chorégraphique de Tours n’a pas de doute : « aujourd’hui, tout se passe ici. Ce n’est pas pour rien que Bamako reçoit aujourd’hui les programmateurs et directeurs de festivals les plus influents d’Europe ».

Festival doublé d’un concours entièrement consacré à la danse, l’événement en est à sa 8ème édition. Après Luanda (Angola), Antananarivo (Madagascar), Paris  et Tunis, Bamako, représentée par Donko Seko, reçoit pas moins de 16 pays africains et plus de 200 artistes venus de tout le continent pour participer au concours ou présenter leurs dernières créations.

Salles de spectacles, Palais de la culture, musées, rues de la ville, sont ainsi investis depuis le 29 octobre par des compagnies, des danseurs et des chorégraphes débutants ou professionnels. Tous les jours, les artistes concourants répètent, finalisent leurs créations, installent lumières et décor. En essayant, au mieux, de s’adapter aux moyens du pays.

Ils viennent de Côte d’Ivoire, d’Afrique du Sud, du Bénin, du Congo, de Madagascar, du Burkina Faso ou de Tunisie, pour des créations de groupe ou solo, et convoitent la première place, qui leur donnera droit à une tournée internationale et à une subvention de 5000 euros.

Au CCF (Centre culturel français), les danseurs catégories solos se suivent sur les planches de la petite salle climatisée. Créations poétiques, résolument modernes ou alliant traditionnel et contemporain, et performances physiques sont proposées au public et au jury (présidé par Angelin Preljocaj, chorégraphe français comptant parmi les plus importants dans le monde). Plus tard dans la soirée, c’est au Palais de la Culture, lieu de la culture phare de la ville, qui accueille le gratin de la danse contemporaine. Malgré les coupures d’électricité récurrentes (Bamako y est régulièrement sujette) et précédant chaque spectacle, les danseurs catégorie compagnies ne se démontent pas et le public répond présent.

« C’est une aubaine d’être ici et pour moi, à double titre. Non seulement je présente ma dernière création aux programmateurs et directeurs de festival et de salles, mais je repère en plus des artistes pour mon festival », confie Taoufiq Izeddiou, dont la création Aléeff a été programmée hors compétition au BlonBa. Le chorégraphe marocain, co-fondateur de la compagnie marrakchie Anania et du festival On marche (du 22 au 29 janvier 2011 à Marrakech), est un habitué de la Biennale. « J’espère qu’un jour, le Maroc accueillera Danse l’Afrique Danse, ce qui serait sans aucun doute participerait à donner à la danse contemporaine ses lettres de noblesse au Maroc », conclut-il.

En attendant, 7 pays sont déjà en lice pour l’édition 2012 de la Biennale. Du côté de CulturesFrance, opérateur français pour le développement des échanges culturels internationaux et initiateur de Danse l’Afrique Danse, on se concentre pour l’instant sur l’édition en cours. Comme à Donko Seko, la structure partenaire au Mali, et déjà, avant la fin de la Biennale le 5 novembre, le bilan est positif : « Le gouvernement malien a investi des moyens financiers conséquents dans cet événement et montre depuis quelques années une volonté claire de soutenir la danse contemporaine », finit Kettly Noël… juste avant d’aller vérifier si tout est en place à Soudan Ciné, où le réalisateur mauritanien Abderrahmane Cissako présente sa Fondation pour la préservation des salles de cinéma en Afrique. Car Danse l’Afrique Danse, c’est d’abord de la danse contemporaine… mais ce n’est pas que cela.

Maria Daïf, de Bamako



04/01/2011
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